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Nokia lâche sa console N-Gage dans l’arène
mercredi 8 octobre 2003
Avec sa nouvelle console de jeu combinée à un téléphone, Nokia fait un pari : vendre un appareil plus cher pour le seul attrait de pouvoir s’affronter à distance. Mais pas encore via GPRS ; il faut pour l’instant se contenter d’une connexion Bluetooth, avec une portée de 10 mètres.
La nouvelle console de jeu de Nokia sort ce mardi 7 octobre dans 60 pays. Pour le fabricant finlandais, il s’agit de « la première plate-forme de jeu mobile et en réseau de toute l’histoire de l’industrie du jeu vidéo ». Les titres disponibles seront fournis par le premier éditeur mondial du secteur, Electronic Arts.
Commercialisée au prix de 299 euros en France, la console est dotée d’un écran haute résolution et d’un lecteur MP3. Mais c’est également un téléphone portable, permettant en théorie à des joueurs de s’affronter en temps réel, même à des centaines de kilomètres via les réseaux GPRS par exemple. Une possibilité qui se concrétisera lorsque les réseaux ad hoc existeront. Et il faudra s’armer de patience puisque, d’après le porte-parole de Nokia Keith Nowak, aucun opérateur ne prévoit de déployer de tels réseaux. Pour l’instant, l’éloignement est limité à 10 mètres, distance autorisée par la technologie radio Bluetooth intégré à l’appareil. Et la vitesse pose également un problème, puisque les réseaux sans fil actuels n’offrent pas la vitesse nécessaire pour les parties en temps réel.
Pour séduire les joueurs, l’opérateur T-Mobile USA propose, aux États-Unis, une solution alternative. Moyennant 10 dollars par mois, son service dit de "shadow gaming" leur permet de s’affronter en différé. Lorsque l’un d’eux a terminé une partie, son adversaire peut en télécharger une réplique pour la superposer à son propre jeu. Il peut alors le défier en tentant de battre son score.
N-Gage ne fait pas peur aux concurrents
Les difficultés liées aux réseaux radio à haut débit sont une bonne nouvelle pour Nintendo, Sony et les autres acteurs du marché, qui pour certains planchent actuellement sur des produits sans fil, ou ont totalement écarté l’idée d’une console sans fil. « Pour nous, le N-Gage n’est pas vraiment une menace », affirme un dirigeant de Nintendo. « En fait, un produit qui dépasse les 99 dollars nous paraît difficile à vendre », a-t-il ajouté.
De son côté, Sony travaille sur sa future console portative PSP (Play Station Portable). Le géant japonais n’a pas encore communiqué le prix de l’appareil, qui devrait être disponible fin 2004 ; il devrait toutefois avoisiner celui de N-Gage. La start-up californienne Tapwave propose quant à elle depuis peu le Zodiac, un assistant personnel qui tourne sous le système Palm OS et fait office de console de jeu.
Reste à savoir si le marché des consoles portatives de luxe est réellement porteur, ce dont doutent certains analystes. Quoi qu’il en soit, ils estiment que Sony a de toute façon une longueur d’avance sur la concurrence, grâce à sa position prééminente dans l’industrie des jeux.
Ben Charny et David Becker
Voir en ligne : Article de ZDNet - 07/10/2003
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1. Démarrage modéré pour le N-Gage de Nokia , 24 octobre 2003, 20:16, par ThoMaX
Trois semaines après son lancement, les ventes du N-Gage sont limitées, mais conformes à la stratégie du constructeur finlandais qui s’inscrit dans la durée. Noël sera déterminant, selon les analystes qui notent toutefois un problème de positionnement.
Lancé dans 60 pays depuis le 7 octobre, le N-Gage de Nokia, un téléphone portable combiné à une console de jeux, a totalisé 400.000 ventes, selon le constructeur finlandais. Un résultat en retrait par rapport aux 540.000 Game Boy Advance que Nintendo avait écoulées rien qu’aux Etats-Unis, une semaine après sa sortie en 2001.
« Il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’un lancement réussi ou non pour un appareil hybride, qui entre en concurrence à la fois sur le marché de la téléphonie mobile et sur celui des consoles portables », estime Estelle Meimoun, analyste "marketing loisirs interactifs" de la société d’études GFK. « Il faut attendre les ventes de Noël, qui seront le vrai indicateur », poursuit-elle.
Contacté par ZDNet, John Taylor, analyste de la société d’études américaine Arcadia Investement Research, nous a assuré, quant à lui, que seulement 5.000 unités auraient été vendues aux États-Unis la première semaine, d’après une enquête qu’il a menée auprès des principales chaînes de magasins américaines.
Chez Nokia France, on se veut confiant. « Ce démarrage est encourageant et conforme à ce que l’on attendait », assure Laurent David, responsable de la division divertissement. « Certains canaux de distribution, comme la Fnac, ont démarré mieux que d’autres », concède-t-il en précisant que la stratégie de Nokia s’inscrit dans la durée. L’objectif affiché est de vendre six millions d’unités lors des deux prochaines années. « Notre arrivée sur ce marché n’est pas un sprint, mais une course de fond. »
Une clientèle encore difficile à identifier
À la Fnac Digitale, située boulevard Saint-Germain à Paris, une vingtaine de N-Gage ont été vendus depuis le lancement. Un volume que le distributeur juge satisfaisant. Commercialisé au prix de 300 euros sans abonnement, le prix du N-Gage descend à 99 euros en coffret chez SFR avec 12 mois d’engagement. Quant aux jeux, coédités par Nokia, ils sont disponibles entre 40 et 50 euros. Des tarifs qui s’adressent, a priori, à un public de jeunes adultes aisés, comme l’a anticipé Nokia.
Ce que contredit toutefois un vendeur de la Fnac qui nous a expliqué que la majorité des acheteurs du N-Gage était des adolescents d’une quinzaine d’années, dont les parents ont payé la machine.
« Il faudra que Nokia et ses canaux de distribution parviennent à un positionnement plus identifiable de l’appareil », estime Estelle Meimoun. « Sa principale caractéristique est justement d’être un appareil hybride, l’avenir dira si cela était un avantage ou un inconvénient », conclut l’analyste.
Lire le test de N-Gage par ZDNet.
Christophe Guillemin
Voir en ligne : Article de ZDNet - 24/10/2003