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Le WiMAX débarque en France par la Normandie
jeudi 11 décembre 2003
L’Ethernet sans fil entame la conquête de la boucle locale. L’opérateur rouennais Altitude Telecom annonce cent cinquante entreprises raccordées par cette technologie.
Les limites de débit et de distance sont repoussées. Déjà, le 802.11b, en l’état, est utilisable en télécoms. Par exemple, l’intégrateur ADW network (Lyon) vient d’interconnecter, en ville, les bâtiments de la mairie du Puy-en-Velay (43) par des ponts Proxim à 11 Mbit/s sur 300 m.
Mais des standards plus puissants émergent. La norme IEEE 802.16 - publiée en 2001 et baptisée commercialement WiMAX (Worldwide interoperability for Microwave Access) - fournit des liens de 5 km avec ligne de vue, dans la bande des 10 à 66 GHz. La largeur des canaux retenue pour l’Europe (28 MHz) autorise un débit de 132 Mbit/s.
Les projets se bousculent
« Il n’y a pas encore de déploiement, et les tests de compatibilité sont tout juste définis » , indique Roger Marks, président du groupe de travail 802.16 à l’IEEE. L’amendement 802.16a, publié en janvier 2003, étend le standard à la bande des 2 à 11 GHz. Si le débit est moins important, les distances sont supérieures, et on s’affranchit de la ligne de vue. Ce qui convient en zone résidentielle et pour les PME. Altitude Telecom a retenu ce type de solution avec l’offre préstandard de Wi-LAN.
Les acteurs du 802.16a multiplient les annonces. Intel y travaille avec Alvarion et Aperto. Redline Communications a présenté son commutateur AN-100 ; et Wavesat Wireless, son Asic. Airspan Networks lance ses équipements AS4030 et AS3030. L’AS4030 délivre, au choix, un débit de 45 Mbit/s, quatre lignes E1, ou une combinaison de services IP et E1 en point à multipoint à 3,5 et 5,8 GHz. Il fonctionne, avec ou sans ligne de vue, en OFDM [1] sur 50 km. L’AS3030 est la version point à point de l’AS4030.
Parallèlement, un autre ajout, le 802.16e, qui acceptera les terminaux mobiles, devrait être validé à l’été 2004. Mais, même s’il va permettre des déplacements à 100 km/h, cette norme prendra surtout en charge la mobilité réduite ou le maintien des sessions entre les bornes. Nortel Networks a défini un prototype à 20 Mbit/s qui utilise une interface aérienne OFDM et la technologie Mimo ( Multiple input multiple output ). Celle-ci multiplie les performances de systèmes OFDM, qu’il s’agisse de réseaux locaux ou étendus, en employant plusieurs antennes au niveau de l’émetteur et du récepteur.
Un autre projet, le 802.20 , aussi appelé MBWA ( Mobile broadband wireless access ), lancé par l’IEEE fin 2002, vise lui aussi la mobilité, et se positionne comme remplaçant de l’interface radio des mobiles de troisième génération. « Il n’y a pas encore d’ébauche du 802.20, note Roger Marks. Difficile de savoir à quoi cela ressemblera. » Il permettrait aux terminaux de se déplacer à 250 km/h, avec des débits inférieurs à ceux du 802.16e. Enfin, côté réseau local, l’IEEE cherche, avec le 802.11n , à dépasser les 100 Mbit/s. Celui-ci améliorera les performances au niveau de la couche MAC. La start-up AirGo, pour sa part, affirme atteindre 108 Mbit/s à partir du Wi-Fi en exploitant la technologie Mimo. Son chipset 802.11a/b/g est disponible sous la forme d’échantillons depuis cet été.
Annabelle Bouard
Voir en ligne : Article de 01Net - 10/12/2003
[1] L’OFDM est une technologie de transmission sans fil haut débit, capable de composer avec la présence d’obstacles sur le chemin de l’émetteur-récepteur. Même si celui-ci rencontre un obstacle sur une fréquence, il suffit qu’un seul signal passe, même faible, pour que le récepteur puisse reconstruire le message.
Messages
1. Altitude Télécom hérite d’une licence BLR nationale, 15 décembre 2003, 10:56, par ThoMaX
Le petit poucet normand de la boucle locale radio, Altitude Telecom, vient de se voir attribuer une licence nationale de BLR 3,5 GHz par l’Autorité de Régulation des Télécoms.
Altitude Télécom, seul opérateur à avoir respecté ses engagements sur le marché de la BLR, ne disposait jusqu’alors que de licences 26 GHz en Normandie et en Ile-de-France. Désormais, il va pouvoir déployer ses services au niveau national dans la bande des 3,5 GHz.
Pour ce faire, Altitude prévoit de déployer des équipements conformes à la norme WiMAX (World Interoperability for Microwave Access), aussi connu sous la référence IEEE 802.16. WiMAX, soutenu par des constructeurs comme Intel, Nokia, Alvarion…, vise à s’imposer comme le standard pour les technologies d’accès sans fil métropolitaines (20 km de rayon). L’un des principaux arguments mis en avant par ses protagonistes est la fourniture de services de classe SDSL à des tarifs abordables (environ 30 à 40 % moins cher que le TurboDSL ou le SDSL).
Selon Altitude, WiMAX pourrait permettre d’offrir des services de type 2Mbit/s pour environ 20 € par mois à horizon 2007. Altitude estime le marché à environ un million d‘utilisateurs WiMAX en 2010, dont 50 % clients de ses propres services. L’un des marchés visé par l’opérateur est notamment celui de l’interconnexion de hot-spot dans les villes et dans les campagnes, en partenariat avec les collectivités locales.
C. B.
Voir en ligne : Article du Monde Informatique - 12/12/2003