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Internet rapide en France : priorité aux métropoles
mardi 1er juillet 2003
Haut débit et connexion permanente réservés à certaines zones des grandes agglomérations. Manque d’infrastructures, d’opérateurs et de diversité technologique d’accès à Internet pour le reste du territoire. La Datar, qui s’appuie sur une étude de l’Ortel, dresse la tableau d’une France fracturée sur trois niveaux en matière de haut débit.
Fin 2002, 74 % de la population pouvait bénéficier d’un accès à une connexion permanente haut débit (ADSL, câble, mais aussi boucle locale radio, fibre optique...). Mais paradoxalement, cette population se concentre sur seulement 21 % du territoire national. Soit 9 000 communes qui bénéficient, totalement ou partiellement, d’un accès aux technologies haut débit. Tel est le constat dressé par l’Observatoire régional des télécommunications (Ortel) pour le compte de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR) qui a rendu cette étude publique le 19 juin 2003.
15 millions de personnes privées de haut débit
Si une large majorité de Français a aujourd’hui la possibilité de bénéficier d’un accès Internet haut débit et permanent, il n’en reste pas moins vrai que 15 millions de personnes, soit 26 % de la population, en sont totalement privées (hors liaison spécialisée louée ou liaison satellite). Or, ce sont "les connexions permanentes et le haut débit qui conditionnent le développement de la société de l’information", souligne l’étude. On peut donc craindre un retard conséquent et des inégalités flagrantes pour ces régions privées de haut débit. D’autant qu’il existe d’importantes disparités au sein des régions même. "Les disparités dans l’accès à la connexion permanente à l’Internet et encore plus pour le haut débit constatées à l’échelle nationale, sont clairement aggravées aux échelles régionales et départementales", rappelle la Datar. A titre d’exemple, l’étude indique qu’en région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2e région après l’Ile-de-France par sa couverture de la population), il existe un écart de 2,5 entre les Alpes Maritimes (avec 91 % de la population, 89 % des administrations et 92 % des entreprises) et les Alpes de Haute Provence (37 % de la population, 34 % des administrations et 39 % des entreprises).
Pourtant, il semble qu’il suffirait de pas grand chose en matière d’infrastructure pour créer un peu plus d’égalité. Selon l’Ortel, la France est bien couverte par les "dorsales" (aussi appelées "autoroutes numériques"), les liaisons principales gérées par les opérateurs sur lesquelles viennent se greffer les réseaux de collecte des données. Mais c’est au niveau de ces réseaux de second niveau que le taux de couverture faiblit. "Il existe encore une double insuffisance au niveau des réseaux intermédiaires (réseaux de collecte en fibre optique) au niveau régional et intra-départemental et au niveau des boucles locales (dessertes) qui assurent la connexion avec le client", indique l’étude.
Fracture sur trois niveaux
D’autant que la concurrence, tant en matière de technologies, qu’en opérateur, ne brille guère. Seul un tiers de la population (soit 1,6 % du territoire) disposait, fin 2002, d’au moins deux technologies de connexion permanente à Internet. Accessible sur seulement 1 % du territoire, la boucle locale radio est considérée comme un "semi échec". Et le dégroupage n’avait pas, avec 1 200 lignes dégroupées, pris son essor. Mais les choses se sont accélérées en 2003 avec plus de 40 000 lignes dégroupées. On pourrait espérer des améliorations rapides de ce côté là si les opérateurs alternatifs n’avaient pas tendance à concentrer leur travail sur les zones déjà bien équipées par France Télécom en matière d’ADSL notamment. Et pour cause, seule une masse de clientèle critique permettra de rentabiliser leurs investissements. Ainsi, seules trois régions (IDF, la Réunion, l’Alsace) disposent d’une offre concurrentielle couvrant plus de la moitié des entreprises. Encore que seuls quelques départements bénéficient réellement de cette concurrence. Ainsi, en IDF, seuls Paris et les Hauts-de-Seine disposent d’une vraie concurrence tant pour les particuliers que les entreprises et les sites publics.
Conséquence, la France tend à se fracturer sur trois niveaux. Une "zone de concurrence", la mieux équipée en matière d’accès haut débit, ne couvre que 2 % du territoire (essentiellement les grandes métropoles) pour 32 % de la population. Une "zone d’opportunité" éloignée des grandes infrastructures de télécommunication des nouveaux opérateurs, elles n’en sont pas moins sensibilisées aux nouvelles technologies. Son potentiel (20 % du territoire pour 42 % de la population) devrait attirer, à plus ou moins court terme, les opérateurs alternatifs. Enfin, la "zone de fragilité", qui couvre 78 % du territoire pour 26 % de la population, risquent de rester encore longtemps à l’écart des investissements des opérateurs. Seule "l’expression de la diversité des technologies sera donc pour ces territoires la seule voie pour rendre possible l’accès à tous à la connexion permanente à l’Internet et la disponibilité à des coûts acceptables du haut débit", estime la Datar. Une diversité qui passe essentiellement par des projets locaux. La loi sur l’économie numérique, en cours de validation, qui permettra aux collectivités locales d’être leur propre opérateur de réseaux haut débit (voir édition du jour), devrait les aider à sortir de leur "misère numérique".
Christophe Lagane
Voir en ligne : Article de VNUNet - 30/06/2003
Messages
1. 3 Mbit en Allemagne, 40 Mbit au japon : le haut débit français se traîne..., 4 décembre 2003, 00:04, par ThoMaX
Alors que les fournisseurs d’accès Internet et opérateurs français glosent sur le haut débit, la France paraît de plus en plus à la traîne de ses grands voisins en matière de performance. En Allemagne, Deutsche Telekom vient ainsi d’annoncer un service ADSL offrant un débit de 3 Mbit/s en réception et 384 Kbit/s en émission pour la modique somme de 120 € par mois. En France, France Télécom et Wanadoo facture un prix équivalent pour une offre DSL 1 Mbit/s – 256 Kbit/s avec une adresse IP fixe. Au Japon le terme haut débit a encore une autre dimension. Ainsi Yahoo BB compte plus de 3 millions d’abonnés à ses services DSL à des débits compris entre 8 et 12 Mbit/s. Et la firme espère proposer des services allant jusqu’à 26 Mbit/s en 2004. Quant à son concurrent, Acca Networks, il promet pour janvier 2004 des débits pouvant atteindre 50 Mbit/s.
En Corée du Sud, des débits de 10 Mbit/s ne sont pas rares et le pays a lancé un plan pour généraliser l’accès à 100 Mbit/s sur réseau Ethernet. Les très hauts débits ne sont toutefois pas l’apanage des pays asiatiques. A Stockholm et dans sa banlieue un FAI propose ainsi un débit de 50 Mbit/s pour moins de 50 €. Dans tous ces pays, un même constat revient. L’Etat a largement encouragé le développement d’infrastructures à hauts débits. De plus des opérateurs alternatifs ont pris un risque financier en investissant dans de nouvelles technologies et infrastructures pour bâtir une offre commerciale différente de celle de l’opérateur historique en place.
C. B.
Voir en ligne : Article du Monde Informatique - 03/12/2003
1. > 3 Mbit en Allemagne, 40 Mbit au japon : le haut débit français se traîne..., 4 décembre 2003, 14:41, par Julien
t pas au courant que le 100 Mb est testé dans la ville de Pau ? i suffit de demmenager en fait ;)
2. Si, si tout le monde est au courant ;), 4 décembre 2003, 14:48, par ThoMaX
Voir l’article :
Pau devient officiellement la Mecque française du très haut débit
Voir en ligne : Pau devient officiellement la Mecque française du très haut débit